Dysfonction sinusale symptomatique (ECN)

Tracé
N° 16
Patient
Homme de 83 ans, hypertendu traité par bétabloquant, hospitalisé dans le cadre de lipothymies répétées avec chute; mise en évidence d'une pause prolongée lors de l'électrocardiogramme d'entrée.
Dysfonction sinusale symptomatique (ECN)
Commentaires

Ce patient présente une dysfonction sinusale avec l'existence de pauses paroxystiques, prolongées, symptomatiques. L'absence totale d'activité atriale conduit au diagnostic de pause sinusale et non de bloc auriculo-ventriculaire (la pause aurait été en rapport à des ondes P bloquées).

Différents mécanismes physiopathologiques peuvent expliquer l'existence de cette pause:

  1. baisse de l'automatisme sinusal avec une incapacité du nœud sinusal d'engendrer une ou plusieurs impulsions; généralement, la pause n'est pas un multiple de l'espace PP précédent;
  2. anomalie de conduction de l'influx et...
Exergue
Devant une bradycardie paroxystique, 2 types de pathologies doivent être différenciées: la dysfonction sinusale et le bloc auriculo-ventriculaire; en effet, l'existence d'une pause ventriculaire (ralentissement brutal de la fréquence ventriculaire) chez un patient initialement sinusal peut résulter: 1) d'une dysfonction sinusale paroxystique: absence d'ondes P sur le tracé; 2) d'un bloc auriculo-ventriculaire complet paroxystique: présence d'ondes P bloquées sur le tracé.
Dysfonction sinusale symptomatique (ECN)
Dossiers possibles
  • Dysfonction sinusale dégénérative du sujet âgé compliquée de syncopes avec indication formelle à un pacemaker, après avoir éliminé les causes réversibles. Chez un patient bénéficiant d'un traitement bradycardisant, il est préférable d’arrêter le traitement et d’hospitaliser le patient 48-72 heures avec monitorage du rythme cardiaque pour vérifier que le problème persiste avant d’implanter un pacemaker.
Les petits trucs de Rémi
  • Avant l’implantation d’un pacemaker, vérifiez bien que le geste n’est pas contre-indiqué : éliminez la présence d’une infection en cours (syndrome inflammatoire, fièvre, veinite…), d’une lésion cutanée à risque infectieux en regard de la région pectorale...
Ce que dit le référentiel

Il est noté que des pauses de 4 à 6 secondes chez le sujet jeune et de 3 secondes chez le sujet âgé peuvent entrainer une syncope. Il est précisé qu’une pause sinusale est considérée comme pathologique au delà de 3 secondes.