Baisse du pourcentage de stimulation biventriculaire sur extrasystoles ventriculaires fréquentes

Tracé
N° 22
Constructeur Medtronic Prothèse CRT Chapitre Gestion des arythmies
Patient

Homme de 68 ans implanté d’un défibrillateur triple chambre Viva XT CRT-D dans le cadre d’une myocardiopathie ischémique avec bloc de branche gauche; patient non répondeur à la resynchronisation; à l’interrogation, pourcentage de stimulation biventriculaire à 78%.

Tracé

La première ligne correspond à une dérivation électrocardiographique avec les marqueurs superposés, la seconde à l’EGM ventriculaire droit et la troisième à l’EGM auriculaire droit;

  1. rythme sinusal et stimulation biventriculaire (AS-BV);
  2. extrasystole ventriculaire avec détection atriale dans le blanking atrial post-ventriculaire;
  3. alternance entre stimulation biventriculaire et ESV : bigéminisme ventriculaire expliquant la baisse du pourcentage de stimulation biventriculaire; 
  4. persistance du bégiminisme; modification de la programmation (augmentation de la fréquence minimale de 55 à 70 battements/minute);
  5. disparition des ESV et pourcentage de stimulation à 100% durant le reste du contrôle.
Commentaires

L’existence d’ESV nombreuses, isolées ou en doublets, bigéminées ou trigéminées, au repos et/ou à l’effort, est une cause fréquente de baisse du pourcentage de stimulation biventriculaire et complique le suivi des patients resynchronisés. Les possibilités thérapeutiques sont limitées et le plus souvent inefficaces. Chez ce patient, comme vu sur ces tracés, une augmentation de la fréquence minimale à 70 battements/minute a permis de supprimer temporairement la survenue des ESV. Un asservissement de fréquence a également été programmé pour forcer la stimulation auriculaire à l’effort. Ce type de programmation est souvent incomplètement ou seulement temporairement efficace. Il est également parfois nécessaire de programmer des fréquences de repos relativement élevées (>80 battement/minute) difficilement acceptables au long cours chez un patient en insuffisance cardiaque sévère. Les traitements anti-arythmiques (bétabloquants, amiodarone) sont rarement efficaces dans ce cadre. L’existence d’une extrasystolie  monomorphe peut être efficacement traitée lors d’une procédure d’ablation par radiofréquence. Cette dernière option est indiquée en cas d’altération de la situation hémodynamique ou de la fonction ventriculaire gauche.