Surdétection atriale

Tracé
N° 34
Constructeur Abbott Prothèse PM Chapitre Gestion des arythmies atriales
Patient

Homme de 69 ans implanté d'un stimulateur Assurity MRITM dans le cadre d'un bloc auriculo-ventriculaire paroxystique; enregistrement de multiples épisodes de CAM dans les mémoires.

Tracé

Surdétection au niveau de la sonde atriale d'un signal très rapide, anarchique, non physiologique; accélération de la stimulation ventriculaire avant que ne survienne le repli; repli en mode DDIR (CAM) avec perte de synchronisme atrio-ventriculaire (non suivi des activités atriales spontanées).

Commentaires

Ces 2 patients présentaient une surdétection de myopotentiels au niveau de la sonde atriale (premier patient) ou de la sonde ventriculaire (second patient) responsable d'épisodes multiples de CAM ou de FVE. La surdétection pouvait être reproduite grâce à des manœuvres contrariées.   

La surdétection de myopotentiels pectoraux était relativement commune chez les patients implantés avec un stimulateur fonctionnant en mode unipolaire et pouvait résulter en une inhibition de la stimulation et une syncope chez les patients dépendants. La programmation des modes déclenchés (AAT, VVT, DDT) pouvait être proposée dans ce cadre pour éviter la survenue de pauses significatives. Quand la détection est programmée en bipolaire, le boitier positionné dans la loge à proximité des muscles pectoraux ne faisant pas partie du circuit de détection, les myopotentiels pectoraux ne devraient donc pas générer de surdétection. En revanche, si il existe un défaut d'isolant (typiquement une érosion générant une fuite de courant) au niveau de la portion de sonde située dans la loge (frottement entre le boitier et la sonde), le canal de détection peut alors surdétecter les myopotentiels pectoraux ce qui peut entrainer la survenue d'une inhibition de la stimulation et conduire à des faux diganostics de TV (FVE) ou de FA (CAM) suivant la sonde concernée. L'analyse des EGMs retrouve dans ce cadre, la présence de signaux très rapides (haute fréquence) non physiologiques. La surdétection peut être reproduite par des mouvements isométriques du bras homolatéral au boitier ou par une manipulation de la sonde dans la poche.

Devant une suspicion de surdétection de myopotentiels pectoraux, une radiographie pulmonaire doit être réalisée avec un contrôle complet du dispositif (valeurs d'impédance, seuils de stimulation et de détection). L'existence d'une valeur d'impédance de stimulation anormalement basse ou d'une baisse brutale de cette valeur est en faveur d'une rupture d'isolant. Si les épisodes se multiplient et d'autant plus si le patient est dépendant, un changement de sonde peut être proposé.

Message à retenir

La surdétection de myopotentiels est évoquée devant la mise en évidence de signaux à haute fréquence, anarchiques et de faible amplitude. Les myopotentiels diaphragmatiques peuvent être reproduits par des manœuvres spécifiques (inspiration profonde, Vasalva, toux forcée) et leur amplitude varie avec le cycle respiratoire. La surdétection de myopotentiels pectoraux peut être reproduite par des mouvements isométriques du bras homolatéral au boitier ou par une manipulation de la sonde dans la poche.

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