Surdétection de myopotentiels diaphragmatiques

Tracé
N° 16
Constructeur Boston Scientific Prothèse PM Chapitre Sensibilité et Détection
Patient

Femme de 68 ans implantée d’un stimulateur double chambre Ingenio dans le cadre d’un bloc auriculo-ventriculaire complet; sonde ventriculaire droite positionnée au plancher du ventricule droit; sensibilité ventriculaire programmée sur CAG (contrôle automatique du gain); consultation pour de multiples épisodes de lipothymies; épisodes de TV non soutenue enregistrés dans les mémoires. 

Tracé
  1. détection atriale et stimulation ventriculaire;
  2. surdétection ventriculaire de signaux de petite amplitude avec cycles classés VT;
  3. probable échappement ventriculaire;
  4. arrêt de la surdétection et reprise de la stimulation ventriculaire.
Commentaires

Ce tracé révèle une surdétection de myopotentiels diaphragmatiques par la sonde ventriculaire droite. L'utilisation d'une sensibilité élevée auto-adaptative (contrôle automatique de gain) permet d'optimiser la qualité de la détection des signaux micro-voltés en FV mais majore le risque de surdétection de myopotentiels diaphragmatiques en fin de diastole quand la sensibilité est maximale. La surdétection de myopotentiels diaphragmatiques est rare mais a été observée de façon accrue quand le contrôle automatique de gain est programmé chez les patients implantés avec une sonde positionnée au plancher du ventricule droit à proximité du muscle diaphragmatique. Les myopotentiels diaphragmatiques correspondent le plus souvent à des signaux haute fréquence de très faible amplitude. Les 2 caractéristiques principales de ce type de signaux sont que leur amplitude varie avec le cycle respiratoire et qu'ils peuvent être reproduits par des manœuvres spécifiques (inspiration profonde, Vasalva, toux forcée). La surdétection survient initialement en fin de diastole quand la sensibilité est maximale. La détection de la véritable onde R (de grande amplitude) modifie le niveau de sensibilité et interrompt au moins temporairement la surdétection de ces signaux de petite taille ce qui explique qu'une surdétection prolongée ne survienne que chez les patients dépendants (absence d'onde R spontanée, niveau de sensibilité en permanence maximal). Ce tracé illustre donc une des limites de la programmation d'un contrôle automatique de gain chez les patients dépendants de leur stimulateur avec un risque accru de surdétection pouvant entraîner la survenue d'une asystolie.

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