Phase de décision et discrimination

Tracé
N° 22
Constructeur Boston Scientific Prothèse S.ICD Chapitre S.ICD
Patient

Homme de 54 ans avec myocardiopathie ischémique; programmation d'une seule zone de choc à 180 battements/minute.

Tracé
  1. accélération de la fréquence ventriculaire sans modification de l'aspect des ventriculogrammes;
  2. charge des condensateurs;
  3. choc électrique;
  4. réduction de l'arythmie et ralentissement de la fréquence. 
Commentaires

Ce tracé montre un choc inapproprié sur un épisode de flutter atrial conduit chez un patient où une seule zone de choc avait été programmée. La programmation d'une zone de choc conditionnel aurait permis d'éviter cette thérapie inappropriée, la morphologie des complexes détectés n'étant pas modifiée par rapport aux complexes précédant la tachycardie.

Pendant la phase de décision, le dispositif examine tous les cycles certifiés (après exclusion des signaux en rapport avec un bruit ou avec un double comptage ou une surdétection) et calcule en continu une moyenne glissante de fréquence ventriculaire sur 4 cycles RR certifiés. En plus d'une zone de choc, le dispositif autorise une zone optionnelle de choc conditionnel avec utilisation de 2 algorithmes d'analyse de la morphologie et 1 algorithme de mesure de la durée du QRS pour discriminer arythmies ventriculaires et supra-ventriculaires avec 3 niveaux d'analyse: l'analyse statique de la morphologie, l'analyse dynamique de la morphologie et l'analyse de la largeur du QRS. La discrimination est donc basée sur une comparaison entre la morphologie entre les cycles de la tachycardie (monomorphe versus polymorphe), la morphologie des cycles versus la référence (similaires ou différents) et la largeur des QRS (larges versus fins). L'existence d'électrodes de détection relativement distantes permet une analyse fiable de la morphologie des signaux avec toutefois une plus grande variabilité posturale.

  1. Analyse statique de la morphologie

La première étape de la discrimination consiste à comparer la morphologie des cycles en tachycardie avec celle du complexe de référence. Le signal analysé est aligné et calibré par rapport au QRS de référence et le pourcentage de similitude est mesuré. Si la morphologie en tachycardie est jugée identique à celle de référence, le cycle est classé S.

  1. Analyse dynamique de la morphologie

Les complexes QRS en tachycardie sont comparés les uns par rapport aux autres avec pour objectif de favoriser le traitement des arythmies polymorphes.

  1. Analyse de la largeur du QRS

Si l’analyse Dynamique retrouve des signaux monomorphes, la largeur du QRS est utilisée en comparaison avec l'empreinte mémorisée: 1) les cycles en tachycardie sont classés S, si le complexe analysé est plus fin ou égal par rapport à la référence, ou classés T, si le complexe analysé est plus large que celui de référence (+ de 20 ms).

Lors d'une TV monomorphe, l'analyse statique retrouve une morphologie différente par rapport à la référence, l'analyse dynamique retrouve une morphologie stable, la durée du complexe est plus large que celui de référence. Les cycles sont donc classés T.

Lors d'une TV polymorphe, l'analyse statique retrouve une morphologie différente par rapport à la référence, l'analyse dynamique retrouve une morphologie instable. Les cycles sont donc classés T.

Lors d'une tachycardie supra-ventriculaire conduite, en l'absence d'aberration de conduction, l'analyse statique retrouve une morphologie identique par rapport à la référence. Les cycles sont donc classés S.

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L'étude Start a évalué la performance de cet algorithme (bench testing) avec des résultats très prometteurs (sensibilité parfaite et spécificité très élevée). 

 

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