Généralités
La prise en charge des patients porteurs d'un stimulateur cardiaque présentant des épisodes d'arythmie atriale est complexe du fait des différents types de mécanismes connus pour déclencher les arythmies atriales et du risque d'emballement de la stimulation ventriculaire sur la détection d’un rythme atrial rapide.
La détection des arythmies atriales est un processus permanent dans lequel le dispositif analyse la fréquence atriale et son effet sur le rythme ventriculaire. Le stimulateur enregistre automatiquement les données diagnostiques des différents épisodes d'arythmie qui peuvent aider à la prise en charge de ces patients et à une éventuelle adaptation thérapeutique.
Le dispositif peut être programmé pour qu’il réagisse à une arythmie atriale en passant à un mode asynchrone afin d’éviter une stimulation ventriculaire à fréquence élevée pouvant compromettre la stabilité hémodynamique. La commutation de mode correspond à la capacité du stimulateur à commuter automatiquement d’un mode de suivi atrial (DDD ou VDD) vers un mode sans suivi atrial (DDI ou VDI). La fréquence de stimulation ventriculaire passe progressivement (en fonction des constructeurs) de la fréquence synchrone à la fréquence asservie. Cela évite une chute brutale de la fréquence ventriculaire. Lorsque la tachyarythmie atriale se termine, la commutation de mode renvoie au mode de stimulation synchrone programmé.
L’algorithme de commutation de mode idéal présente les caractéristiques suivantes :
- déclenchement rapide pour éviter une stimulation ventriculaire rapide prolongée durant la phase de détection initiale de l’arythmie
- capacité de rebasculer rapidement vers un mode synchrone à la fin de l’épisode d’arythmie
- bonne capacité de diagnostic de l’arythmie atriale même en présence de signaux atriaux d’amplitude et de fréquence variables
- capacité d’éviter les commutations de mode en réponse à une écoute croisée, un bruit ou une tachycardie sinusale